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La mystique a souvent été accusée, du moins soupçonnée, d’hérésie. 

 

C’est à tort, car foncièrement elle ne l’est pas : le mot hérésie provient du grec hairesis, qui renvoie à l’idée de « faire un choix », au détriment, donc, d’autres options possibles. Or le propre de la mystique est de ne vouloir s’enfermer dans rien, de refuser tout frein, toute entrave dans son élan vers Dieu en s’échappant des définitions et des dogmes qui assignent des limites à son mystère, sans pour autant rejeter la tradition religieuse dans laquelle elle s’inscrit, et dont elle se nourrit. 

 

Elle vise une connaissance expérimentale et illuminative du divin, qui est de l’ordre de l’amour. C’est en ce sens qu’elle s’articule à la liberté – pleinement, et doublement : La mystique permet un affranchissement intérieur de la personne qui s’ouvre à ce souffle spirituel, et une dilatation de ses facultés intellectuelles et sensitives, et elle « libère Dieu » de toutes nos prétentions de le caractériser, fût-ce même de le nommer, et plus encore de nos velléités de nous l’approprier. Elle donne ainsi à l’homme accès à sa propre immensité enfouie au cœur de sa finitude, et rend à Dieu l’infinité de son mystère.

 

 

Sylvie GERMAIN

Présidente de l'association

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